Hôpital Saint-Louis – XXème siècle –
XXème siècle
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La pommade de Brocq :
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Au XIXème siècle, le Dr Louis BROCQ, Médecin à l’Hôpital Saint-Louis, a expérimenté en France le goudron de houille, ou coaltar. C’est alors qu’est apparue la pommade de Brocq. En témoigne cette composition qui comprend également des agents réducteurs (‘apparus dès 1878, ils diminuent la concentration en goudron et limitent ainsi les effets secondaires’, il s’agit des acides ainsi que de la chrysarobine) et de l’axonge (graisse de porc) :
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Source : Traitement du psoriasis par les goudrons : passé et présent, M. Faure, Mme Antognarelli, 1996.
D’après cette même source, la pommade de Brocq était encore utilisée en 1996 mais essentiellement dans le milieu hospitalier, les goudrons ayant été « détrônés » au profit d’autres molécules.
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1907 : Le Dr Brocq a écrit un article paru le 14 décembre 1907 dans Le Progrès Médical, intitulé “Aperçu sur le traitement des diverses formes de psoriasis (1)”.
Il préconise fortement les traitements externes généralisés (non simplement sur les zones malades mais sur tout le corps) à base de pommades, composées notamment de goudron. Après s’être savonné, il explique que le patient devra s’enduire de pommade et porter un linge épais en coton, toujours le même afin qu’il soit bien imbibé. Le matin, le patient retirera la crème pour la remplacer par une autre, non odorante, et enfilera un autre linge. Une fois l’éruption disparue, le patient devra poursuivre le traitement 1 à 2 fois par semaine durant des mois pour rester en « état apparent de guérison ».
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1909 : Le Dr Milian a également rédigé un article dans ce journal, paru le 22 mai 1909, rubrique « Médecine pratique », intitulé « Le goudron de houille brut en dermatologie ».
Il y explique que le Dr Brocq préconise le goudron de houille brut pour le traitement de certaines maladies de la peau (en particulier l’eczéma). Il fait également allusion à l’ancienneté de la technique en mentionnant l’usage qu’en faisaient les marins.
Le Dr Milian indique notamment comment appliquer le goudron de houille, il insiste sur le fait de laisser sécher le goudron sur la peau (de 20 minutes à plusieurs heures) pour que son efficacité soit maximale. Il conseille de talquer (si le goudron ne serait pas suffisamment sec et donc pour qu’il n’imprègne pas le linge mais reste bien sur la peau), puis de recouvrir d’un linge non imperméable. Le patient doit conserver le « pansement » au minimum 2 jours (sauf s’il souffre d’une quelconque réaction) et laisser le goudron s’estomper seul (en continuant de « mettre de la poudre » de temps en temps). Nous arrivons alors au 4ème, voire 6ème jour de traitement. Il faut alors recommencer le processus le cas échéant.
Si le patient a mal réagi, le docteur préconise de réaliser un nouveau pansement, sans goudron et apaisant cette fois-ci.
Enfin, le Dr Milian vante les principaux avantages du goudron : « sécher les surfaces suintantes, en modifier et en calmer la rougeur, la tuméfaction et l’inflammation, enfin supprimer pendant quelque temps le prurit. » et indique que le goudron est peu irritant. Il précise que, même appliqué sur une surface inflammée ou suintante, une éventuelle sensation de brûlure ne saurait durer plus de quelques minutes, très rarement plusieurs heures. Il ajoute que « cette substance doit entrer dans la pratique courante des hôpitaux et y remplacer d’autres topiques infiniment plus coûteux. ».
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1932 : Un autre article a été publié en 1932 dans Bulletin général de thérapeutique. Il a été rédigé par Henri WOLFF (diplômé de la faculté de Médecine de Paris) et s’intitule « La pommade réductrice composée de Brocq dans le traitement du psoriasis, ses résultats, son mode d’action »(1931).
Henri WOLFF rappelle comment appliquer la pommade de Brocq (utilisation sensiblement similaire aux descriptions faites ci-dessus). Il précise toutefois que le visage et le cuir chevelu sont traités en dernier lieu, bien que cela ne soit pas toujours nécessaire puisque ces zones, après application faite sur les autres régions du corps, auraient tendance à rétrocéder spontanément.
Ladite pommade est, selon l’auteur la « meilleure médication qu’on puisse appliquer à cette dermatose ». Il indique que « Les traitements internes et externes habituels du psoriasis ont une action inconstante. ».
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La pommade Saint-Louis :
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La pommade Saint-Louis est une préparation réalisée directement par les pharmaciens autorisés. Elle contient du goudron que l’on retrouve sous la dénomination d’« ichthyol ». Ce goudron peut être défini comme suit : « goudron sédimentaire, issu de la distillation sèche de roches bitumeuses ou schistes, résultant de la décomposition de matières animales telles que poissons et autres animaux marins préhistoriques. » (Source : http://www.lemoniteurdespharmacies.fr/revues/le-moniteur-des-pharmacies/article/n-3113/l-ichthyol.html).
Cette substance a fait son apparition en thérapeutique dermatologique après avoir été introduite par le Dr Unna (dermatologue Viennois) en 1880 (source : Traitement du psoriasis par les goudrons : passé et présent, M. Faure, Mme Antognarelli, 1996). Elle est toujours utilisée aujourd’hui.
La pommade Saint-Louis est, semble t-il, surtout employée en Normandie (d’après certains utilisateurs sur les forums), mais aussi en Bretagne. Attention, cela ne signifie pas que tous les pharmaciens connaissent ou préparent cette pommade. Elle est en particulier préconisée chez les nourrissons (érythèmes fessiers).
Ci-dessous, un article posté en ligne par la Pharmacie KERANGAL Préparatoire (sise à RENNES). Il s’agit en fait du Laboratoire du préparatoire Kerangal. Pour information, ce dernier « détient toutes les autorisations nécessaires pour la réalisation et la sous-traitance de tout type de préparations non stériles […] » délivré par l’ARS (Agence Régionale de Santé) de Bretagne (source : http://www.pharmacie-kerangal.com/preparatoire-kerangal.php).
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La pommade Saint-Louis : une formule pour tout traiter, de l’érythème fessier au psoriasis
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Le 09 août 2016
« La pommade St-Louis est une pommade à base d’ichtyol (ichtammol). C’est une pommade aux propriétés thérapeutiques diverses. Elle est utilisée dans des traitements allant de l’érythème fessier au psoriasis.
L’ichtyol fait partie de la famille des goudrons et est obtenu par extraction à partir du schiste bitumeux.
C’est un produit complexe contenant notamment des molécules soufrées. Il lui est attribué plusieurs propriétés thérapeutiques : antioxydant, anti-inflammatoire, antiprurigineux, antibactérien, antifongique.
La pommade Saint-Louis est donc prescrite dans diverses affections cutanées et peut être utilisée dans le traitement du psoriasis, de l’acné, de l’eczéma, des érythèmes fessiers, des escarres…
Il existe plusieurs formules, la plus commune est étant la suivante :
– Acide Borique : 3g
– Ichtyol : 6g
– Oxyde de Zinc : 24 g
– Lanoline: 24g
– Vaseline : 36g
Lorsque la pommade St-Louis est utilisée chez les nourrissons de moins de 3 ans, nous supprimons l’acide borique de sa composition, car ce dernier ne doit pas être utilisé chez les bébés. »
Goudron de houille associé aux rayons ultra-violets
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1930 : Paris Médical : la semaine du clinicien – 1930, n° 75, partie médicale. – Paris : J.-B. Baillière et fils, 1930. Cote : 111502, 1930, n°75 Sélection de pages : 374 à 376 Article de E. Daubresse-Morelle (Chef de service à l’Institut chirurgical de Bruxelles)
« Depuis un an et demi, nous expérimentons dans notre service l’action exercée sur le psoriasis par les rayons ultra-violets appliqués en traitement général sur tout le corps, associés au badigeonnage des lésions par le goudron de houille. Nous avons avec cette méthode soigné une quarantaine de malades. Beaucoup étaient porteurs de psoriasis très anciens, remontant parfois à dix ou quinze ans et ayant résisté à tous les moyens thérapeutiques habituels. Nous avons constaté que dans la plupart des cas, les rayons ultra-violets associés au badigeonnage de goudron se montraient réellement efficaces. Nous considérons ce mode de traitement comme étant supérieur aux autres méthodes employées jusqu’à ce jour. »
« Cette technique a, dans la majorité des cas, fait disparaître les éruptions de psoriasis, et cela d’autant plus facilement, nous semble-t–il, que l’éruption est plus importante. Ce mode de traitement nous parait de beaucoup supérieur aux autres méthodes, par le degré et la constance des résultats obtenus et par la facilité de son application. »